Présentations - Résultats

  • Junko Kimura, Hosei University, Japon « Agroécologie et IG au Japon » Résumé PowerPoint
  • Jean Louis Le Guerroué, Université de Brasilia « Les Indications Géographiques au Brésil : Aptitudes pour une transition agroécologique ? » PowerPoint
  • Esther Ngah, Université de Ngaoundéré, Cameroun « Des pratiques agroécologiques dans un contexte de changement climatique en Afrique» Résumé PowerPoint
  • Filippo Arfini, Université de Parma, Italie « Changement climatique et nouvelles attentes sociétales : Quelle transition agroécologique pour les Indications Géographiques ? Une voie vers un véritable changement » PowerPoint
  • Armelle Mazé, INRAE « Les indications géographiques dans le contexte des transitions agroécologiques : revoir l’ancrage territorial et le patrimoine alimentaire » Résumé PowerPoint
  • Fabienne Poupard, INAO Angers « Rencontres régionales “Les SIQO face aux attentes sociétales » PowerPoint

L’agroécologie est un système de production agricole qui s’appuie sur des principes écologiques, sociaux et économiques pour concevoir des pratiques agronomiques plus durables et respectueuses de l’environnement. Dans le cadre des indications géographiques (IG), l’agroécologie peut contribuer à la préservation des ressources naturelles et de la biodiversité locale, ce qui est particulièrement déterminant pour une production non délocalisable.

Les pratiques agroécologiques incluent des méthodes de gestion de la fertilité des sols, la diversification des cultures, la lutte biologique contre les parasites, la conservation de l’eau et de l’énergie, ainsi que la promotion de la biodiversité. Ces pratiques peuvent être adaptées aux spécificités géographiques des différents territoires couverts par les IG.

Un renforcement de l’intégration de l’agroécologie dans les pratiques agronomiques des IG permettrait de contribuer à la préservation des écosystèmes locaux, d’améliorer la résilience des systèmes de production et de promouvoir la qualité des produits. Cette transition agroécologique nécessiterait des investissements en formation, en recherche et développement et en accompagnement technique pour les producteurs.

Cet atelier sera l’occasion d’explorer les pratiques agroécologiques dans le contexte spécifique des indications géographiques (IGs). Les participants examineront comment ces pratiques durables y compris la conversion à l’agriculture biologique, peuvent aider à maintenir la qualité et l’authenticité des IGs tout en s’adaptant aux diverses pressions environnementales. Les participants pourront également discuter des défis et obstacles liés à l’adoption et la généralisation de ces pratiques, tels que la formation des agriculteurs, l’actualisation des savoir-faire, l’accès aux technologies appropriées et la nécessité de maintenir les usages locaux, loyaux et constants dans le cadre des IGs.

  • Date et lieu: 12 octobre 2023, 14 à 16 heures, Salle 3523 (ESA)
  • Introduction: François Casabianca (Origin for Sustainability, FR)
  • Discutant: Dominique Barjolle (Université de Lausanne, CH)
  • Conclusion: Luca Piccin (Université de Neuchâtel, CH)

Contributeurs: 

    1. Filippo Arfini, Université de Parma, Italie « Pratiques économiques et cahiers des charges : approches formelles ou informelles ? » Résumé PowerPoint
    2. Christine Larsonneur, IGP Farine de Blé Noir, Bretagne, France « Association Blé Noir Tradition Bretagne » PowerPoint
      1. Laura Boissinot Comité Départemental de Développement Maraîcher, France « Transition et durabilité des systèmes de productions végétales chez les maraîchers nantais » Résumé PowerPoint

    Les groupements de producteurs (en France : les Organismes de défense et de gestion ou ODG) sont des espaces de concertation sur le contenu des cahiers des charges. L’agroécologie peut être intégrée dans la logique de filière des groupements de producteurs, qu’elle soit exprimée dans le contenu même du cahier des charges ou dans une certification complémentaire à celle de l’IG.

    L’intégration de l’agroécologie dans la logique de filière des ODG et des groupements de producteurs nécessite une coordination entre les différents acteurs de la filière (producteurs, transformateurs, distributeurs, consommateurs), ainsi qu’une relation à double sens avec les clientèles sur les enjeux de la transition agroécologique : des producteurs aux consommateurs pour faire valoir des engagements, aussi bien que des consommateurs aux producteurs pour inciter à des changements.

    Cet atelier permettra aux participants de discuter des défis de l’intégration des normes et des exigences liées à l’agro écologie à toutes les étapes de la filière en engageant des réflexions sur l’économie circulaire. Les participants pourront partager leurs expériences et leurs meilleures pratiques pour discuter les modalités d’intégration de ces normes dans leurs pratiques tout au long de la filière et/ou leurs cahiers des charges, tout en maintenant l’authenticité des produits.

    • Date et lieu: 12 octobre 2023, 14 à 16 heures, Salle 3525 (ESA)
    • Introduction: Valérie Pieprzownik (FAO),
    • Discutante : Isabella Maglietti Smith (Origin for sustainability, CH)
    • Conclusion: Francesca Alampi (AREPO)

      Contributeurs: 

      1. Philippe Jeanneaux (Vetagro Sup, France) & Duncan Hilchey (Journal of Agriculture Food Systems and Community Development, United States) « Améliorer la circularité socio-économique et environnementale dans les IGP par la formation des animateurs de pôles agroalimentaires » Résumé PowerPoint
        1. Faustine Ruggieri, Groupe ESA, France « L’action collective pour la transition agroécologique dans les vignobles sous Appellation d’Origine Contrôlée du bassin viticole du Val de Loire » Résumé PowerPoint
        2. Kamar Habli (Origin for Sustainability, Suisse) « Économie Circulaire et Indications Géographiques : Une analyse qualitative des chaînes de valeur des produits de montagne » Résumé PowerPoint

        La transition agroécologique des filières sous indication géographique induit des couts d’adaptation qui doivent être pris en compte dans une dynamique globale des acteurs locaux. La consommation est un levier indispensable pour favoriser la transition agroécologique. La restauration collective et les circuits courts peuvent contribuer à la consommation et au développement des produits locaux et de qualité issus de pratiques agroécologiques.

        Les pratiques innovantes de la transformation agroalimentaire peuvent également contribuer à la transition agroécologique en utilisant des techniques de transformation plus respectueuses de l’environnement et en valorisant les matières premières locales et de saison. Il est important de sensibiliser les consommateurs à l’importance de la qualité des produits et de leur origine, à leur saisonnalité ainsi qu’à l’impact de leur consommation sur l’environnement et sur la dynamique territoriale des filières agroalimentaires.

        Cet atelier examinera le rôle de la restauration collective et de la consommation locale dans le développement et la durabilité des IGs. Les participants pourront discuter de l’importance du territoire et des marchés y compris locaux pour les IGs et explorer les initiatives qui promeuvent la consommation de produits issus de pratiques agroécologiques. Les discussions porteront également sur les initiatives de sensibilisation du public à la consommation locale et aux IGs et sur les mesures spécifiques que les acteurs de la filière peuvent prendre pour promouvoir une consommation plus durable et plus locale.

        • Date et lieu: 12 octobre 2023, 14 à 16 heures, Salle 2525
        • Introduction: Diana Rotari (Label Origin Taste, Moldavie)
        • Discutant.e: Tamara Zivadinovic (MENA, Serbia)
        • Conclusion: Olivier Beucherie (Beucherie Conseil, France)

        Contributions: 

        1. Diana Rotari (Label, Origin, Taste, Moldova) « IG et agroécologie : le point de vue d’un pays en développement (République de Moldavie) » Résumé PowerPoint
        2. Ivan Dufeu (Université d’Angers, France) « La certification de l’agroécologie : quels cahiers des charges ? Quelles garanties ? Un tour d’horizon à partir de trois pays d’étude » Résumé PowerPoint
        3. Cédric Briand (Association des Paysans Producteurs de Gwell APPG, France) « Projet d’AOP Gwell : cap sur l’excellence agroécologique » Résumé

        Conclusions des ateliers thematiques

        Conclussions par Luca Piccin

        L’atelier 1 a exploré le rôle de l’agroécologie dans les pratiques agronomiques, en se concentrant sur le contexte spécifique des indications géographiques (IG). Les contributions des intervenants, basées sur des expériences concrètes telles que la création d’un biodistrict à Parme et les exemples des IG Farine de blé noir breton et Mâche nantaise, ont suscité des échanges autour de quatre enjeux principaux.

        1. Importance de la dimension systémique : Les pratiques agronomiques évoluent en modifiant le cadre de gouvernance plus vaste. Les exemples incluent un biodistrict où la certification participative a restauré la confiance, soulignant la centralité du facteur humain et la dimension sociale de l’agroécologie.
        2. Tension entre tradition et adaptation : La modernisation du maraîchage nantais entre en tension avec les pratiques nouvelles visant à répondre aux changements climatiques. En revanche, le succès de l’IGP Farine de blé noir breton démontre l’efficacité d’une organisation territoriale pour relever les défis actuels et futurs, intégrant des pratiques anticipatives.
        3. Pertinence du cadre IG : L’IG est un outil variable en fonction du contexte. Il peut favoriser l’écologisation des pratiques (IGP blé noir breton) mais peut aussi être un frein, allant jusqu’à la suspension volontaire de l’IGP (filière mâche nantaise). La démarche IG est évolutive, incitant à revoir certains aspects pour mieux envisager l’avenir.
        4. Enjeu des temporalités : L’introduction de pratiques agroécologiques soulève des questions temporelles. La nécessité d’aménager des espaces protégés pour les expérimentations, comme le projet CLIMATVEG, réunit chercheurs, techniciens agricoles et producteurs pour rendre plus durable la culture maraîchère (IGP Mâche nantaise). Il est essentiel de dépasser la vision protectionniste des filières IG pour adopter une logique projective, considérant le cahier des charges comme une étape dans un processus continu.
        Conclusion par Francesca Alampi

        L’atelier 2, axé sur le rôle des Organismes de défense et de gestion (ODG) et des groupes de producteurs dans la transition agroécologique (AET), a généré des conclusions significatives.

        1. Motivation et Engagement : La motivation des producteurs et leur engagement, ainsi que celui de toute la chaîne d’approvisionnement, sont des facteurs clés pour la transition agroécologique (AET). L’exemple d’ACRE souligne l’importance d’impliquer activement les producteurs et de les laisser prendre en charge le processus.
        2. Résistance au Changement : La résistance des producteurs au changement est souvent due à une incompréhension des avantages d’une production plus durable, en particulier en raison des modifications qu’elle implique, telles que des changements éventuels dans les spécifications du produit et des coûts initiaux.
        3. Environnement de Soutien : Un environnement de soutien est essentiel pour accompagner les producteurs dans la transition. Cela doit être volontaire mais facilité par un cadre offrant des règles claires et des incitations.
        4. Gouvernance et Collectivité : Une gouvernance solide et une bonne collectivité sont essentielles pour le fonctionnement de tout processus de prise de décision au sein des ODG et des groupes de producteurs.
        5. Problèmes d’Actions Collectives : Une question reste partiellement sans réponse : comment résoudre les problèmes d’actions collectives liés à des intérêts divergents, des priorités et des niveaux d’engagement différents?

        En résumé, le débat lors de l’atelier a souligné l’importance de la motivation des producteurs, de la gestion de la résistance au changement, de la nécessité d’un environnement de soutien, et de la gouvernance solide pour une transition agroécologique réussie. La question persistante concerne la résolution des problèmes d’actions collectives dans un contexte complexe.

        Conclusion par Olivier Beucherie

        L’atelier 3 a mis en lumière les défis de la communication du concept d’agroécologie aux consommateurs, en raison des différentes définitions et perceptions à travers les pays. Le débat tourne autour de l’inclusion de l’agroécologie dans le code des pratiques des Indications Géographiques (IG) ou dans une charte distincte.

        Le projet Gwell PDO a souligné la connexion complexe entre l’agroécologie et la biodiversité, en mettant particulièrement l’accent sur les préoccupations liées au changement climatique. Les discussions sont en cours quant à son intégration dans le code des pratiques ou une charte distincte.

        La présentation sur la Moldavie s’est concentrée sur une régulation nationale des IG, remettant en question la vision conventionnelle des IG liées uniquement à la réputation. Au lieu de cela, l’accent est mis sur l’amélioration de la qualité du vin pour l’exportation. La présentation a également soulevé des questions sur l’impact du changement climatique sur la localisation des zones d’IG, mettant en évidence l’évolution de la relation entre la spécificité, le terroir et le territoire.

        En conclusion, l’atelier a souligné les complexités de l’agroécologie, les discussions en cours dans des projets tels que Gwell, et les implications plus larges du changement climatique sur les indications géographiques, appelant à une collaboration continue dans les secteurs agricole et environnemental.

        Conclusion de la journée de conférence

        À la clôture de la conférence, la “Conclusion de la journée de conférence” a donné un espace de parole à deux personnes importantes pour leur vision d’avenir :

        • Madame Patricia Maussion, élue à la Région Pays de la Loire
        • Monsieur Philippe Brisebarre, Président de l’INAO

        La conclusion de la conférence a jeté une lumière significative sur les enjeux cruciaux auxquels les IG’s sont confrontées quant à la transition agroécologique.

        Madame Patricia Maussion a insisté sur la nécessité d’un accompagnement pour l’obtention des signes de qualité, soulignant le rôle crucial de la Fédération des ODGs. La communication envers les consommateurs et l’adaptation au changement climatique ont été identifiées comme des défis incontournables. Elle a souligné la vitalité des SIQO et des IGs en tant qu’acteurs essentiels de l’agriculture, avec un appel à l’adaptation constante et au renforcement de la communication pour répondre aux attentes sociétales.

        De son côté, Philippe Brisebarre a souligné le rôle de l’INAO dans la reconnaissance des signes de qualité en France, en sa qualité d’institution publique fondée en 1935. Il a mis en avant la diversité des SIQO, qui concernent autant des appellations viticoles prestigieuses mondialement connues qu’à de très nombreux produits de notoriété plus locale ou nationale. Il a souligné la nécessité d’adaptation des SiQO, et des IGs en particulier, face aux évolutions du climat et des autres éléments du contexte commercial, géopolitique et normatif. Pour Monsieur Philippe Brisebarre, qui en est le président, l’INAO joue un rôle de facilitateur des réflexions et accompagne les ODGs dans leurs missions complexes. La transition écologique se fera en concertation entre tous les acteurs, les IGs ont montré le rôle central des discussions et des décisions en accord avec les professionnels depuis le début de leur existence, et c’est dans ce climat de confiance renouvelé que se feront les changements à venir.