Atelier 5

Les politiques climatiques à l'échelle territoriale

Modérateurs : D. Barjolle (ETHZ & UNIL), S. Boillat (HAFL), S. Féret (IAMM), P. Luu (4p1000 Initiative), P. Mink (FOAG, One Planet Network SFS Programme), P. Mongondry (ESA – Erasmus Mundus Master Food Identity), F. Tartanac (FAO)

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L’agriculture et l’alimentation représentent environ un tiers des émissions mondiales de carbone. Il a été démontré que les systèmes alimentaires mondiaux jouent un rôle important dans l’atteinte des limites mondiales. En outre, les tensions géopolitiques actuelles, et en particulier l’attaque de la Russie contre l’Ukraine, ont des conséquences immédiates sur les voies choisies par les pays pour leurs modèles agricoles et alimentaires.

En ce qui concerne les pressions climatiques, le constat actuel est que la réponse locale des territoires est encore limitée. La plupart des institutions locales sont des organes de consultation et de mise en œuvre, mais ont peu de pouvoirs de décision et de coordination. La complexité de la politique climatique publique lui confère une transversalité inhérente, car elle est fortement liée à d’autres politiques sectorielles (agriculture, énergie, mobilité, ruralité, économie, santé et commerce, etc.). En outre, il est difficile de trouver des mesures qui soient à la fois efficaces au niveau local et au niveau systémique plus large, et qui contribuent à découpler la croissance économique de la dégradation de l’environnement.

Les principaux problèmes posés par le changement climatique dans les territoires ruraux sont liés aux politiques conçues aux niveaux juridictionnels supérieurs. Ces politiques sont éloignées des territoires, souvent mal adaptées au contexte local, et entravent ainsi les possibilités de réduction des émissions ou d’incitation à l’adaptation. Il existe donc une tension entre les politiques publiques qui visent l’efficacité et l’équité et la réalité complexe du terrain.

Pour trouver des solutions, il semble vertueux de faciliter la mise en œuvre de nouvelles formes de gouvernance, de renforcer les mécanismes de participation citoyenne et de consultations multi-niveaux, et de travailler sur des politiques publiques qui abordent la complexité de manière holistique en termes de systèmes et de soutien aux initiatives locales innovantes (voir par exemple le récent rapport sur les mécanismes multi-acteurs du programme SFS de One Planet Network).

Le Forum ODT se déroule en Suisse, où une initiative populaire proposant des mesures plus strictes au niveau national pour réduire les émissions de CO2 a récemment été rejetée en votation populaire. Au sein de la population votante, il y avait une division marquée, avec une forte opposition à l’initiative en particulier dans les zones rurales et parmi les groupes sociaux urbains défavorisés. L’analyse des raisons du rejet de cette initiative sera l’occasion de découvrir et de réfléchir ensemble à des exemples de politiques vertueuses définies et mises en œuvre à l’échelle d’un territoire, mais parfois définies ou encadrées et promues par des initiatives globales telles que l’initiative  » 4 pour 1000 « , dont la mission est de promouvoir le stockage de carbone dans les sols agricoles et forestiers.

L’atelier 5 vise à mobiliser les connaissances et les expériences aux niveaux local, national, régional et mondial, qui peuvent servir d’exemples et inspirer les acteurs au niveau territorial.

L’atelier invite les participants à partager et à analyser des exemples de formes innovantes de gouvernance participative et multipartite, en s’inspirant d’initiatives mondiales telles que le programme de systèmes alimentaires durables du réseau One Planet, l’initiative 4 pour 1000 ou le partenariat de la montagne.