Atelier 3

Territoires ruraux et de montagne en transition

La mondialisation a inscrit les territoires ruraux dans des trajectoires conditionnées par la nature et l’intensité des mobilités. L’espace rural est devenu une “mosaïque mouvante »: on y trouve des périphéries proches des centres, d’autres plus lointaines mais toujours sous leur contrôle. Certaines marges restent isolées et dépréciées, pendant que d’autres se révèlent productives et innovantes. Cette diversité amène à parler de ruralités soumises à différentes logiques.  Leur positionnement est resté longtemps marqué par une lecture des handicaps, au regard d’espaces métropolitains. Pour leur permettre de s’adapter aux conséquences de l’ouverture des marchés, ces territoires ruraux ont été invités à développer des logiques endogènes. La culture du projet de territoire s’y est installée en quête permanente d’identité, d’homogénéité et de valorisation de spécificités.

Aujourd’hui, la multiplication et l’aggravation des crises remettent en cause ces équilibres et placent les territoires ruraux face aux défis des transitions. Ce sont d’autres logiques qui émergent. Il s’agit de passer d’une politique de compensation des handicaps à des politiques de transformation, au niveau écologique et énergétique. A la place du « projet de territoire», le « projet de réseaux » vise à connecter des ressources pour amplifier leur intérêt. A la place de l’autonomie endogène, l’autonomie capacitatrice a pour ambition de savoir-faire par soi-même, parmi les autres. Ces questions ne sont pas propres aux ruralités. Toutefois, les faibles densités associées à la proximité des ressources naturelles en font, dans certaines situations, des espaces d’apprentissage, des « territoires apprenants » face aux transitions à venir.

L’atelier a pour ambition d’interroger les trajectoires des territoires ruraux face à ces transitions. Une controverse tend à opposer les tenants des collectivités territoriales, qui auraient capacité à impulser puis mettre en œuvre des politiques locales adaptées, à ceux pour qui seules des initiatives collectives et localisées pourraient innover et assurer les conditions d’une véritable transition. Nous faisons l’hypothèse que la capacité à transformer la trajectoire des territoires se situe dans la qualité des relations entre les porteurs de ces innovations et les collectivités territoriales. Loin de la posture de la récupération de l’innovation par les pouvoirs locaux, il s’agit de penser les conditions d’une hybridation, qui passe par le développement de réseaux ou d’opérateurs ayant capacité à diffuser de nouvelles valeurs et principes d’action. Dans ce cadre, la montagne méditerranéenne dispose d’une expérience significative sur la complémentarité des ressources et leur mise en réseau. Elle constitue un terrain privilégié pour étudier ces processus d’hybridation innovants et porteurs d’enseignement.

STRUCTURE ET METHODES

 L’atelier propose d’explorer ces hybridations au travers de 5 sessions. Chacune d’entre elles permettra la présentation de 3 communications, qui reposeront essentiellement sur la présentation puis l’analyse d’un ou plusieurs cas d’études. L’échange sera ensuite organisé sur la base de questions transversales à chacun des ateliers. Il privilégiera les échanges avec les autres participants.

Attentes communes aux différents ateliers :

Les communications s’attacheront à explorer de façon privilégiée les thématiques proposées dans les ateliers. Elles reposent sur l’observation d’un ou plusieurs territoires ruraux ou de montagne, voire à les élargir à des relations qu’ils peuvent développer avec des territoires urbains ou métropolitains. Elles s’attacheront à décrire les trajectoires des territoires, à comprendre les transitions auxquelles elles doivent faire face, à identifier les innovations qui s’y développent, les acteurs impliqués et leurs modes d’organisation, ainsi que  les actions mises  en œuvre pour les accompagner.

Modérateurs: 

Sessions